• Avec du retard, je rends hommage aux disparus de la première guerre mondiale avec une chanson :"le portrait"

    Qui parle d'un jeune soldat qui n'est jamais revenu et dont le portrait encadré sur le mur , rappelle des souvenirs à sa veuve,Marie ;La Corse , a payé un lourd tribu   , avec ses hommes qui ne comprenaient ni ne parlaient un seul mot de français ...Elle en s'en est jamais remise .

    La traduction est  sous les paroles dans la vidéo

    La même  chanson,interprétée   par une femme mais avec de belles images du temps passé

     

     Et  une sorte de danse qu que nous faisons avec mon groupe de danses traditionnelles : c'est une sorte de vieille "danse" qui se faisait autour d'une mort  violente

    u rittrattu :le portrait

    u rittrattu :le portrait

    u rittrattu :le portrait


    9 commentaires
  •  

    Vous aimez les châtaignes?

     

    Mais non, pas les châtaignes sur le nez .je vous parle de celles qui poussent dans les bogues qui prennent un malin plaisir à vous piquer les doigts.

     


    Il arrive aussi qu'on en reçoive une sur le nez si on se met sous un châtaignier par jour de grand vent. Cela fait mal je vous confirme.

    Il vaut mieux les ramasser par terre si les porcs et les vaches vous en laissent un peu. Il faut presque se battre avec eux pour réussir à remplir un petit panier .Mais  c’est moins fatigant  puisque le vent fait tout le travail….

     

     

     

    Sinon, ,il faut s’armer d’un grand bâton et taper sur les bogues mûres : avec un peu d’adresse, on n’en rate pas trop .      
    Ensuite,il n’y a plus qu’à se régaler :

     

                                                  (Ce n'est pas mon père  mais un vieux monsieur de 86 ans  )
    Vous préparez les" fasgiole"= châtaignes grillées.
    Vous allumez un bon feu de bois, vous attendez qu'il y ait des braises ;Vous versez vos châtaignes dans un ustensile troué (le testu ),après les avoir préalablement fendues,légèrement pour éviter qu'elles n'explosent .Vos voisins pourraient s'imaginer que vous testez des explosifs et appelez les gendarmes !

     



    Vous les passez sur les braises en les faisant sauter ou glisser de temps en temps,pour les tourner .
    Lorsqu'elle sont cuites vous les sortez du feu, vous mettez, dessus un chiffon humide pendant quelques minutes .(pas une serpillière tout de même )
    Vous les versez ensuite sur un vieux journal , (si vous ne l'avez pas lu , tant pis; si c'est pour lire que nos impôts vont encore augmenter, inutile de vous contrarier !

    Ensuite vous préparez une bonne bouteille de vin, et vous dégustez vos châtaignes.

    Si vous avez invité des amis, c'est encore meilleur .

    Cela me rappelle quand j'étais gamine ; mon jeune frère et moi adorions voir notre père préparer ce cérémonial devant la cheminée ; nous attendions avec impatience que les châtaignes soient prêtes, pour le plaisir de les déguster .

     


    13 commentaires
  • Un de nos plus grands chanteurs  a disparu et avec lui,un des piliers de la chanson corse :Petru Guelfucci

    Il a porté notre langue jusqu'au Canada où il a connu un grand succès.

    Grâce à lui, la "paghjella" (prononcez:" padiella" ),le chant traditionnel corse polyphoniques ,à 3 voix, est inscrit au patrimoine mondial de l'humanité . 

    Son plus grand succès a été "Corsica",  parmi tant d'autres.

    Voici une chanson qu'il a interprétée avec Francis Cabrel qui chante en corse pour l'occasion: Furtunatu  :

    Il est venu à son enterrement, d'ailleurs.

    Et comme c'était un bon vivant ,une chanson gaie:

     

     

     

     


    17 commentaires
  •  

    Etre corse

     

     

    Un texte écrit par ma fille il y a quelques années

    quand elle était exilée en Suède; je l'ai déjà édité mais bon ...

     

    Etre Corse...
    Tout d'abord c'est reconnaître sa langue quand elle est parlée n'importe où dans le monde... cela peut vous paraître étrange que je commence par ça, mais seul un Corse qui entend parler en Corse va dire "tiens, un Corse", les autres vont dire "tiens, un Italien !", et pourtant, la différence est tellement évidente à
     mes oreilles qui ont été bercées par cette langue, cet accent, ces mots aux sonorités différentes. Non le Corse, ce n'est pas de l'italien. Oui, nous avons une langue qui nous est propre, qui est enseignée dans les écoles et à l'université, une langue qui a sa grammaire, sa conjugaison et son propre vocabulaire, une langue qui non seulement ne meurt pas mais qui en plus est parlée par de plus en plus de jeunes.

    Etre Corse..
    C'est être fier de ses origines, les revendiquer... moi, même en Suède, je ne dis pas, je suis Française, je dis je suis Corse. Ridicule vont dire certains... je vais répondre jaloux, eh oh, faut pas trop me chercher hein ? Parce qu'être Corse c'est aussi être un peu susceptible quand on s'attaque à la Corse ou aux Corses... attention sujet sensible.

     

    Moi, je réagis au quart de tour, et même si je garde le sourire, souvent j'ai juste envie de répondre  ô sumero, per quale ti pigli ! guarda stu connu ! Mais bon, je suis polie, et puis en Corse quoiqu'on en pense, on a le sens de l'humour. La preuve ? Ben depuis que ma mère est en Pologne et que je squatte son blog, tu ne rigoles pas ? Ose me dire en me regardant dans les yeux, que ce n'est pas drôle ce que j'écris ? Tu me cherches ou quoi ? Alors ? Ben tu vois !

     

    Etre Corse...
    C'est savoir où tu vas pendant les vacances, et provoquer l'envie dans les yeux des gens quand tu le leur dis... tu ne perds pas ton temps à chercher où tu vas bien pouvoir aller cette année... parce que toi, cette année, tu sais où tu vas... et tu sais que tu vas en faire des envieux... "moi je vais en Corse"... "Oh punaise, et tu as trouvé une location pas chère ?" "Oui, chez ma mère !"...

    Etre Corse...

     

    C'est sentir l'odeur du maquis quand les autres ne sentent rien et que tu arrives avec le bateau, eux ne voient rien, toi tu ne vois rien non plus mais tu sais... et tu sais parce que tu as senti l'odeur du maquis...

    Etre Corse...
    C'est parfois avoir du mal à retenir tes larmes quand tu vois tes montagnes... Et moi, j'y arrive de moins en moins !

    Etre Corse...

     

    C'est se dire "je suis chez moi" quand tu as débarqué, parce que c'est le seul endroit où "je suis chez moi"... c'est fermer les yeux un quart de seconde et effacer tout le temps qui vient de s'écouler et où tu n'as pas été chez toi...

    Etre Corse...

     

    C'est être attendue par tes parents, ta famille, c'est le village entier qui sait que "la petite" arrive aujourd'hui, parce qu'en Corse, c'est probablement le seul endroit où je suis "la petite", ou l'on me parle en me disant a mio ciuccia, où mes rides (bon, c'est vrai j'en ai pas) ne se voient pas... c'est le seul endroit où mes enfants sont les enfants de tous, où ils ne risquent rien, où mon regard de mère se repose parce qu'il sait que les autre aussi veillent... heu d'ailleurs, j'ai l'impression qu'ils en profitent un peu ces petits pour faire quelques bêtises, mais bon..

    Etre Corse...

     

    C'est dire à mon homme, ça c'est MA plage, même s'il y a plein de monde dessus, c'est MON rocher, MA cabane, MES souvenirs, voilà ce que je t'offre... tout ça... un peu de ma corsitude... Et mec, à prendre ou à laisser, chez moi c'est le package... moi, et tous les Corses ! Bon, y'en a qui n'ont pas tenu le coup...

    Etre Corse...

     

    C'est le premier voyage en avion de chacun de mes enfants, à l'âge d'une semaine, c'est leur baptême, avec un prêtre en soutane qui soulève mon petit à bout de bras pendant que tout le monde chante le dio vi salvi regina... c'est les pièces et les bonbons que tu jettes du haut des marches de l'église... c'est le veau en méchoui dont tu vas régaler les invités... je me rappelle encore quand mon père coursait le veau avec les jumeaux... Et c'est Toussaint qui en surveillait la cuisson...

    Etre Corse...

     

    C'est préparer les oreillettes et les fritelle en cachette, et puis faire en sorte que tout le village s'installe en silence sous les fenêtres de la chambre de mes parents pour leur porter la sérénade pour leur anniversaire de mariage...

    Etre Corse...

     

    C'est Maman qui m'appelle la nuit de Noël pour m'apprendre les prières, qui font de moi une Signadora, la dépositaire d'une tradition que j'essayerai de transmettre à mon tour à ma fille... Et que j'utilise en secret...

    Etre Corse...

     

    C'est une église bondée pour l'enterrement de Papa, des gens dehors qui espèrent qu'ils ne va pas pleuvoir, une chorale qui chante le Dio vi salvi regina, et oui, on le met à toutes les sauces celui-là, et mes tantes, et mes oncles, et mes cousins... et puis le cimetière familial... et oui, on a ça nous ! Et puis même que si tu n'as pas été sage, tu es enterré à l'envers... heu... moi je suis hyper sage !
     
    Etre Corse...

     

    C'est la confiture d'arbouses de Maman, qui fait passer le mellan, la farine de châtaigne pour la pulenta, les canistrelli, et la Pietra qui me font avoir des sueurs froides chaque fois que je passe la douane... surtout la farine... j'comprends pas pourquoi... ils font une fixation les douaniers...

    Etre Corse...

     

    C'est l'odeur du figatelu sur les braises dans la cheminée de ma grand-mère, c'est les histoires sur Grosso Minutu que mon grand-père me racontait le soir...

    Etre Corse...

     

    C'est avoir la chair de poule quand j'entends des chants corses, c'est appeler mes enfants i mo figlioli, c'est... c'est la générosité, le sens de l'accueil, le caractère entier, le chauvinisme, la bagarre...  et c'est encore tellement d'autres choses...

     

     

     

     

     


    20 commentaires
  • Et si on dansait un peu: à l'ombre bien sûr .


    16 commentaires


    Suivre le flux RSS des articles de cette rubrique
    Suivre le flux RSS des commentaires de cette rubrique