• U ritrattu (le portrait )

     Un jeune homme est parti faire la guerre et n'est jamais revenu :il ne reste que son portrait sur le mur

     

     Paroles corses et traduction

    O cusi bellu ghjuvanottu, ch'hè partutu à u fiore di l’età

    Hè partutu eramu in diciottu, cun prumessa di riturnà

    Aghju ind’è l’arechja a scarpata, di u suldatu chì si ne và

    U vecu fallà per a chjappata, dicendu « o Marì ùn ti ne fà ! »

     

    U ritrattu nantu a muraglia, hè una vera calamità

    Stringhje u core cum’è a tenaglia, di quella ch’ùn si pò scurdà

    Cusì dice a vechja Maria, quand’ella si mette à pensà

    A u sullatu d’infanteria, inquadratu tant’anni fà

     

    Eo mi ricordu una sera, m’hà dettu pigliendu u caffè

    Un vole finisce sta guerra, prestu credu tuccarà à mè

    E allora m’hà fattu sposa, pocu tempu vogliu vene à dì

    U tempu di lascià una cosa, chì dica ch’ellu hè statu quì

     

    Hè ingrandatu a nostra figliola, senza cunnosce u so Babbà

    Di u ritrattu nantu a cumoda, ùn si ne pò arricurdà

    Se tu voli un santu destinu, per i to figlioli o Ghjesù

    A tenuta di u pannu turchinu, fà ch’ell’ùn si veg

    a mai più

     

    E dipoi a vechja Maria, u mandile ùn lu si caccia più

    Se i zitelli à chjamanu zia, dannu un fiore di ghjuventù

     

     

     

     

    Qu'il était beau le jeune homme  qui a disparu à la fleur de l'âge

    Il est parti , nous étions en 18 avec la promesse de revenir

    J'ai dans l'oreille le pas du soldat qui s'en va

    Je le vois descendre par la ruelle  disant ": ô Marie ne t'en fais pas "

    Refrain

    Le portrait sur le mur, est une vraie "calamité"

    Il serre le coeur  comme une tenaille

    De celle  qu'on ne peut oublier .

    Ainsi parle la vieille Marie  quand elle se met à penser

    Au soldat d'infanterie  encadré, il y a tant d'années.

     

    Je me souviens un soir il m'a dit  en prenant le café

    Cette guerre ne veut pas finir

    bientôt, je crois que ce sera mon tour

    Et alors, il m'a épousé  très vite je veux dire

    Le temps de laisser quelque chose

    Qui dit qu'il a été ici

    Refrain

     

    Notre fille a grandi  sans connaître son papa

    Du portrait sur la commode,  elle ne peut s'en rappeler.

    Si tu veux un saint destin  pour tes enfants ô Jésus

    Le tenue de tissu bleu ,fais qu'on ne la voie jamais plus

     

    Et depuis, la vieille Marie

    N'enlève plus son foulard

    Si les enfants l'appellent "tante"*

    Ils lui donnent  comme une fleur de jeunesse

     

    On appelle "tante" et" oncle", toutes les personnes âgées, dans les villages .

     

     


  • Commentaires

    1
    Mardi 11 Novembre 2014 à 16:25

    Bonjour fanfan...  celui qui est mort au front, sa veuve, ses enfants pour qui marié, qui père... parfois même porté disparu, inconnu,  car jamais retouvé sur ces champs de bataille qu'on préfère de blé de loin.... merci, jill bises

    2
    Mardi 11 Novembre 2014 à 16:49
    3
    Mardi 11 Novembre 2014 à 17:17

    quel beau récit en ce jour ou nous  commémorons ceux qui ce sont battus pour nous. merci à eux

     

    4
    Mardi 11 Novembre 2014 à 17:35

    merci pour ce beau récit, rappelant la tristesse des guerres

    5
    Mardi 11 Novembre 2014 à 17:40

    et un qui n'est pas revenu laissant sa famille à jamais brisée et dans le désespoir

    6
    JOSETHE
    Mardi 11 Novembre 2014 à 17:51

    Quelle magnifique chanson, douloureuse et émouvante ! Maman m'avait raconté l'histoire de son frère parti à la guerre laissant sa femme avec deux enfants.  Que de familles séparées à jamais durant cette guerre. 

    Merci pour ce bel hommage à tous ces hommes disparus. 

    Je t'embrasse

     

    7
    Mercredi 12 Novembre 2014 à 10:13

    j'ai visiter il y a 15 jours le chemin des dames et la caverne du Dragon c'est boulversant  et dans le cimetière militaire de Cerny en Laonnois  proche ou repose des milliers de soldats il y a une petite chapelle et a l'intérieur une plaque en forme de la Corse ou est gravée: "En mémoire du soldat Andréani Paul Alphonse tué le 13 mai 1917" de la part de son neveu.  j'ai fait une photo, bises. jean paul

    8
    Christian
    Mercredi 12 Novembre 2014 à 10:31

    Merci Fanfan. Une belle chanson avec de belles paroles, pour une triste réalité. Ce qui m'attriste le plus c'est que le sacrifice des milliers de Corses morts pour la France, n'était même pas honoré par les généraux de l'époque. Bonne journée à toi et à toutes. Bise Christian.


     

    9
    Mercredi 12 Novembre 2014 à 23:32

    Que dire sinon te remercier pour cette chanson partagée... c'est un très bel hommage, Fanfan.

    Bisous et douce soirée.

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    10
    Jeudi 13 Novembre 2014 à 22:17

    http://fasgianu.eklablog.com/verdun-guiducci-culioli-a112982690, un texte qui nous vient de Corse et qui est magnifiquement interprété.

    Continuons le travail de mémoire.

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