• Pour le casse-tête de la semaine ; contes et légendes ..chez Lejamy:link

    vico

    La Sposata ou la légende de la mariée  maudite.

    Sous ton voile de mariée
    Que tu es belle a regarder
    La Sposata
    Mais tu es là toujours figée
    En gardant pour toi ton secret
    La Sposata

    Sur ta montagne tout là_ haut
    Peut- être entends-tu les échos
    La Sposata
    Les mots d’amour de ce fiancé
    Que tu t’en allais retrouver
    La Sposata

    On a raconté tant de choses
    On a dit que ta mère un jour
    Avait fait pour toi porte close
    En te reniant pour toujours

    Mais qu’est -ce que tu as bien pu faire
    Pour attirer tant de colère?
    Qui nous apprendra le secret
    Qui fit de toi une damnée?

    On dit que les dieux en colères
    T'ont changée en statue de pierre
    La Sposata
    Fallait -il que l’amour soit fort
    Pour que tu braves ainsi le sort
    La Sposata

    Toi que les bergers de montagne
    Ont imaginée pour compagne
    Oh Sposata
    Tu resteras pour eux toujours
    L’éternel mariée d’un jour
    La Sposata
    La Sposata
    La Sposata
    La Sposata

     

    Au centre de la Corse, au-dessus de la région d'Orsino que l'on appelle la Cinarca, se dresse, à 1429 mètres au-dessus du niveau de la mer, une montagne rude et abrupte . La Sposata, l'Epousée.

     Il y avait jadis au petit village de Nessa, au pied des premiers contreforts de la montagne, une pauvre maison qui abritait Joanna Ambiegna et sa fille Maria. Les deux femmes avaient bien de la peine à vivre, étant des plus misérables parmi les plus misérables du hameau

     Maria avait un coeur de pierre Jamais un geste affectueux envaers sa pauvre maman .

    Mais  aucune fille dans toute la région n'avait d'aussi grands yeux noirs, aucune un visage aussi régulier, un profil aussi pur, aucune des tresses plus noires, plus longues, de cheveux plus fins.


    Luciano de Tellano, seigneur de la Cinarca, un jeune et très riche gentilhomme, l'avait un jour aperçue, tandis qu'il chassait le mouflon sur les pentes de la montagne. A plusieurs reprises, il était revenu, il s'était même installé dans la maison qu'il possédait à Vico, alors que son château se trouvait à quelques lieues de là, à Orsino, afin de multiplier les occasions de rencontrer la jolie bergère.Un jour il lui demanda:

    -"Veux-tu être dame de la Cinarca ?"
    Maria, qui avait longtemps attendu ces mots, accepta.

    Ce fut dans toute la région, de Vico à Evisa, à Sagone et jusqu'à Ajaccio un cri d'étonnement. Jamais on n'eût supposé que le fier et beau seigneur, à qui étaient promises les plus riches héritières, les descendantes des plus nobles familles, pût songer à donner son nom à la moins fortunée des bergères.

    Maria était heureuse, certes, mais son bonheur était mitigé par l'humiliation qu'elle éprouvait de n'apporter en dot à son époux que sa personne et les quelques misérables hardes qu'elle possédait.Elle se mit à houspiller sa mère, lui reprochant de ne pas avoir assez travaillé  pour être un peu plus riches.Elle rassembla tout ce qu'elle pouvait trouver dans sa maison et remplit quelques maigres balluchons.

    Le jour du mariage ,le beau chavalier vint chercher  sa fiancée.

     Maria, après avoir rapidement embrassé sa mère, plus pour l'édification de son fiancé et du public que par le moindre sentiment de tendresse, monta sur une belle jument blanche, caparaçonnée de velours rouge, aux côtés de son futur époux. Au milieu du tumulte joyeux des cavaliers de son escorte qui, en signe d'allégresse, tiraient des coups de fusil en l'air, l'épousée quitta, sans un regard en arrière, le village natal.

    On aurait pu penser que Maria éprouverait quelques regrets de laisser sa mère et sa montagne . Mais non, dans son âpreté, elle n'avait de pensée que pour ce qu'elle emportait, pour les choses sans utilité désormais pour elle, qu'elle avait arrachées à la pauvreté de sa mère. Elle craignait d'en avoir oublié.

    Soudain, elle se frappa le front. Elle se rappela avoir omis de mettre dans ses bagages le racloir de son pétrin. Ce racloir, sa mère s'en était servi la veille, puisque l'on avait fait de la galette.

    Ce geste de Maria ne resta pas inaperçu de Luciano qui faisait attention au moindre mouvement de celle qu'il aimait avec tant d'ardeur.
    • Qu'y a-t-il, ma chère âme? demanda-t-il anxieux. Auriez-vous oublié quelque objet qui vous fût cher?
    • Oui, mon doux seigneur, répliqua Maria. J'ai oublié à Nessa le racloir du pétrin.


    Le seigneur de la Cinarca se mit à rire.
    • Eh qu'importe, ma mie, le racloir de votre pétrin, votre mère s'en servira. N'en a-t-elle pas besoin? Vous n'aurez pas à Orsino à vous occuper de ces choses et je suis bien certain qu'il y en a tant qu'il en faut!

     Le visage de Maria se ferma. Elle parut violemment contrariée.
      -"C'est ce racloir-là que je veux et non point un autre. Il m'appartient et je désire l'avoir. Donnez donc l'ordre à un de vos serviteurs d'aller le réclamer."

     Luciano voulut lui faire plaisir en envoya un de ses serviteurs chercher le racloir.

     Joanna était toujours sur le seuil de sa demeure et n'avait pas perdu de vue le cortège maintenant arrivé tout en haut de la montagne à un endroit où, bientôt, il disparaîtrait à ses yeux. Elle vit le cavalier qui se détachait du convoi et qui redescendait vers le village; quand le serviteur de Luciano de Tallano déboucha sur la place, la pauvre veuve s'imagina que sa fille avait eu un regret de sa dureté et que l'homme était chargé pour elle d'un message de tendresse.

    Très poliment, elle s'adressa au domestique qui mettait pied à terre devant sa masure


      -"Ma fille vous a-t-elle chargé pour moi d'une commission? Avait-elle quelque chose à me dire?"
      -"Oui, "répliqua l'homme, bourru et furieux d'avoir été envoyé en arrière et de devoir ensuite se presser pour rattraper ses maîtres, et tout cela pour si peu de chose. "Oui, donna Maria vous fait dire qu'elle a oublié le racloir du pétrin et que vous ayez à me le remettre tout de suite pour que je le lui apporte."

    Alors, pour la première fois, une révolte gronda dans le coeur de la vieille femme; cette ingratitude lui parut trop forte, trop dure, sa propre condition, seule, misérable, dépouillée.

    Joanna tourna la tête vers le brillant cortège, là-haut sur la montagne; elle tendit un poing courroucé flans la direction de sa fille et s'écria
      -"Tu seras punie, ô fille au coeur de pierre!"

    On raconte aux veillées qu'à cet instant précis, dans le ciel bleu et sans nuage de cette journée de mai, un coup de tonnerre terrible éclata, secouant l'atmosphère, que tout le cortège nuptial fut environné subitement d'un épais brouillard et qu'un éclair vint frapper la montagne, dispersant chevaux et cavaliers.

     Lorsque le brouillard se dissipa, Maria Ambiegna, la fille sans pitié, était changée en pierre, elle et son cheval Et c'est la bergère corse, l'épousée du seigneur de la Cinarca, que les gens peuvent voir juchée là-haut sur le sommet. La Sposata, un roc, rien qu'un roc, comme son coeur.

    AIGUILLES.jpg



    Je n'ai pas trouvé une photo de cette montagne

     


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  • le-village_2292.jpg

    Il existe chez nous,  une vieille coutume  qui se perd et c'est dommage : elle porte un nom assez difficile à prononcer  pour un non-corse, mais sa traduction est facile à trouver :
    C'est le "banghigliacciu" (prononcez : "banguiliatchou ")  ou "charivari"
    Lorsqu' un couple se marie, si l'un des deux est veuf (ve) ,les gens lui "portent "le banghigliacciu" et non la sérénade.
    Quand les amoureux sont couchés (soit le soir du mariage, soit au retour du voyage de noces), tout le village se rassemble sous leur fenêtre  et cela commence:
    On tape sur des marmites et sur tout ce qui fait du bruit ; on souffle dans des objets bruyants ; on pousse des cris ; bref, on met le bazar !
    Ceci jusqu'à ce que les amoureux ouvrent leur fenêtre d'abord,  et leur porte ensuite: en général ,les "agitateurs " ont prévu de quoi boire et de quoi manger , ainsi que le couple (qui connaît la coutume).

     Â partir de ce moment , place aux chants.

    Le dernier banghigliacciu remonte à  plusieurs années en arrière dans mon village; et cela ne s'était pas trop bien passé!

    Le couple étant d'un certain âge, a cru que l'on se moquait de lui , surtout le mari qui n'était pas trop au courant des coutumes corses.
    Ils ont refusé mordicus, d'ouvrir leur porte.Ils ont eu droit à la cacophonie pendant 15 soirs d'affilée , chacun restant sur ses positions!
    Finalement un soir, excédépar le bruit,  un cousin du "jeune" marié, a sorti un fusil et menacé de tirer sur les fauteurs de trouble .
    Cela a calmé les ardeurs de tout le monde!
    Mais ,les amoureux ont eu beaucoup de mal à se faire pardonner leur manquement à la coutume ; d'ailleurs les gens en parlent encore !!

    Ceci pour le thème de la semaine chez Lajemy link : le bazar !



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  • 27.jpg

     -" Le curé va être content !" s'est écrié un villageois qui v
    enait de lire son journal
      Son voisin qui ne l'avait pas lu,  lui demande:
    - » Pourquoi? Le pape va l'augmenter? »
    - » Mais non!! c'est mieux que ça!! » répond le premier  pour faire durer le plaisir.

    - » Le pape a accepté le mariage des prêtres? »
    - »Laisse le pape tranquille!! Avant que les prêtres soient autorisés à se marier, il faudra encore trois papes, et puis, d'ici là, il n'y aura plus de prêtres!! »

    - » Ah! Non! Il restera des prêtres polonais!! »
    - » Eh! Bien! Justement , ça se passe en Pologne!! »
    - » Mais quoi , enfin??? »
    - » Le salon des curés!! »
    - » Ah! Bon? Les curés ont un salon?? c'est pour suivre la mode des soutanes?,, »
    - » Tu ne crois pas si bien dire: ils ont des soutanes isothermes, maintenant!! »

    - » Ca alors!! on n'arrête pas le progrès!! » ça veut dire qu'avec cette soutane, ils sont climatisés intérieurement? »
    - » Exactement!! »
    - » Effectivement, notre curé va être content; le pauvre , il transpire tant et plus! Il n'est pas habitué au climat corse!!
    - » Oui, mais il y a un petit problème: ça coûte cher!!Nous allons être obligés de la lui payer! »
    - » Comment  ça?? »
    - » Eh! Oui! Il va falloir aller plus souvent à la messe et mettre plus d'argent à la quête!! »
    - » S'il compte sur les habitants du village, avec deux messes par an, il n'est pas près de se la payer sa soutane climatisée!! »,

    _ » Alors, il faut trouver une autre solution: on va faire une association : « les amis de la soutane du curé »; on va recueillir des fonds en été, quand tout le monde est là ; et on pourra lui payer sa soutane!! »

    - » Bonne idée! En plus ça lui servira aussi en hiver quand il fait la messe de Noël: vu qu'il fait moins dix dans l'église,  il n'attrapera pas la grippe! »
    - » Oui, il faut qu'on le chouchoute, notre curé , sinon , il va partir ailleurs , et comment on va faire pour les enterrements?? »
    - » Allez, on commence tout de suite : moi, je serai le président et toi le secrétaire de l'association! »

    - » Ah! Non! C'est moi, le président , et toi le secrétaire! »

    - »Eh! Bien! Moi, je crois qu'il n'est pas prêt de l'avoir sa soutane climatisée, le curé ! «  soupire un autre villageois  qui a
    to
    ut entendu!!!



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  • Le thème du "casse-tête de la semaine chez Lajemy  link
    est le café.

    Je ne suis pas une spécialiste du café ,loin de là: il paraît que mon café ressemble à du jus de chaussette !
    Aussi je ne vais pas m'étendre sur le sujet .
    J'ai un vieux pot à café : il a dû contenir du café un jour, mais il a servi ensuite à y mettre des tas de choses  et il contient  encore des tas de choses diverse et variées.

    café1

    Mais je me souviens comment ma mère faisait le café: elle possédait  une cafetière "manuelle "
    Elle faisait bouillir de l'eau et la versait petit à petit sur le café qu'elle avait auparavant moulu   à la main aussi,   dans un moulin en bois 'Peugeot "  que j'ai pieusement conservé
    .On aimait bien d'ailleurs moudre le café , nous les enfants; c'était comme un jeu . On ouvrait le clapet en le faisant glisser,on versait les grains de café ,on refermait et c'était parti: on tournait la manivelle  de plus en plus vite .
    Quelquefois il y avait des "accidents" :dans notre élan enthousiaste, le clapet s'ouvrait et le café se répandait partout !!
    Le jour ,où l'on a offert une cafetière électrique à notre
    maman,  elle n'était pas enchantée!
    Elle  a longtemps continué à  se servir  de son vieux moulin à café en cachette !
    moulin

    Elle ajoutait toujours une cuillérée de chicorée  dans le café avant de le "passer "à travers le tamis de la cafetière .
    Quand le café infusait ,une bonne odeur se répandait dans toute la maison .. c'était un délice pour les papilles ..

    Et si vous n'avez pas de pièces devant la machine à café ..faites comme lui!!



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  • Cette semaine ce sont les cartes "neigeuses qui sont à l'honneur chez Perfecta
    http://blog-et-broc.over-blog.fr/
    J'ai difficilement trouvé  de la neige sur les cartes postales  corses: en général on ne montre que la mer .. Ce qui fait croire qu'il ne neige pas chez nous et que le climat est un avant-goût des tropiques ..On m'a même demandé un jour si les corses étaient noirs!

    Voici la seule que j'ai trouvée  et qui représente le Monte d'Oru (2389 mètres ) au-dessus du col de Vizzavona .(qui sépare les deux départements ).

    D'après la légende, un berger aurait vu, après un orage, les nombreux torrents coulant sur les flancs de la montagne scintiller sous les rayons du soleil. Cet épisode aurait donné son nom au Monte d'Oro
    (Wikipédia)
    monte d'oru

    Et en cherchant dans mes archives photographiques, j'ai trouvé une carte postale qui date des années 78, que ma petite nièce avait envoyée à ma mère : elle vient des pyrénées
    carte pyrénees


    Aujourd'hui semi-repos: il m'est arrivé tellement de choses ..je vous raconterai!

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